Photo : Kamarade |
Tandis que le Président Boudjellal en remettait une petite couche sur le Rugby « vieille France » qu’il tacle allégrement, le public avait répondu présent puisque Mayol affichait guichet fermé. Incroyable.
Et pourtant, le spectacle ne fut pas forcément au rendez-vous puisque la première mi-temps fut poussive (pour ne pas sombrer dans la vulgarité à notre tour) et que l’on ne s’enflammera qu’en fin de match…
C’est le LOU qui fit feu d’entrée en mettant la main sur le ballon et en obtenant une pénalité dès la 3e. Le demi-de-mêlée Sud-Africain Tewis de Bruyn ouvrait le score (0 – 3).
Les affaires Toulonnaises n’allaient pas forcément mieux puisque moins de 5 minutes plus tard, c’est une passe de Mathieu Bastareaud qui est interceptée. Les Lyonnais se débarrassent un peu du ballon en tapant en suivre. Le cuir finit dans l’en-but. Le RCT est apathique sur le terrain…
Les Rhodaniens jouent crânement leurs chances, quitte à faire n’importe quoi par moment comme Leguizamon (rentré temporairement suite au saignement de Dorier) qui tente un drop de la moitié du terrain et excentré à gauche (9e) !
Le LOU tient bon
Il faudra attendra la 11e pour voir les Toulonnais s’installer dans le camp adverse. Toulon fait le métier en mêlée mais commet de trop nombreux en-avants pour espérer construire son jeu. D’autant que les partenaires de Marchois font blocs en défense. Parfois à la limite de la légalité mais sans pour autant pour être sanctionné par le référé Gallois.
Et c’est une nouvelle grosse poussée en mêlée que viendra le 1er essai de la soirée : Laurent Magnaval part au ras et sert Leonardo Senatore qui marque (14e). Jonny Wilkinson transforme et Toulon prend l’avantage, 7 à 3.
A la demi-heure de jeu, les Rouge et Noir de La Rade se réveillent ! Wilkinson slalome, Ivaldi sonne la charge, les « Blanc » se mettent à la faute. La sortie de mêlée est difficile mais on progresse par petits tas. Las ! M. Jones siffle un en-avant Toulonnais alors qu’il semblerait bien que ce soit un Lyonnais qui ait tapé volontairement dans le ballon (cela ne vaut pas un carton jaune d’habitude ça ?)…
Les « Gros » passent une nouvelle fois la marche en avant en mêlée et obtiennent une pénalité. WIlko porte le score à 10 à 3. Nous jouions la 34e et ce sera le score à la pause.
Bernard Laporte regagnait les vestiaires l’air passablement énervé. On le serait à moins. Et quelques sifflets descendaient des travées de Mayol.
La seconde période était une copie quasi conforme de la première : Lyon est à la manœuvre et obtient une pénalité. Mais cette fois, de Bruyn ne trouve pas le chemin des perches (43e).
Les Toulonnais, secoués dans les vestiaires, commettent un-avant sur une pénaltouche (48e). Encore une opportunité de scorer gâchée…
Quatre essais pour Lapeyre...
Fabien Cibray remplace Laurent Magnaval à la 48e et le RCT continue à dominer en mêlée. A la 50e justement, les Varois font les largeurs. Le LOU se met à la faute et M. Jones ordonne une mêlée à 5’. Le pack cornaqué par Pascal Peyron explose. On joue vite. On déroule, on fait des largeurs et c’est Benji Lapeyre qui pointe dans l’en-but (53e). Jonny Wilkinson transforme (17 – 3, 54e).
Dans la foulée, on pense que l’ailier Toulonnais double sa mise mais il commet un petit en-avant (55e). 5 minutes plus tard, il récidive mais cette fois, c’est le borde du crampon qui était en touche. Enfin, à la 65e, ce sera le 3e essai refusé par l’arbitrage vidéo à Benjamin Lapeyre…
Arnaud Marchois se signale peu après en chargeant l’intenable Lapeyre à terre. Carl Hayman vient défendre son arrière et quelques gifles partent. L’arbitre calme tout le monde et donne une pénalité… au LOU.
A la 68e, nouvelle pénaltouche. On déroule. Toulon ne parvient toutefois pas à marquer : malgré sa supériorité en mêlée fermée, les Varois perdent le ballon…
Pire, il reste 5 minutes à jouer et, côté Toulonnais, on avait fait une croix sur le bonus offensif. C’est alors que les Joueurs de Raphaël Saint-André, qui bien que réduits à 14 (Leguizamon ayant pris un jaune à la 69e), campent dans les 30’’ des locaux et Bontinck marque en force. Avec la transformation de Lespinas, le LOU revient à un essai transformé du RCT (17 – 10, 77e).
C’est alors que l’inimaginable allait pourtant se produire : le talonneur Miro et son sauteur N’Zi ne s’entendent pas, Leguizamon cafouille et Pierrick Gunther aplatit ! L’arbitrage vidéo valide la réalisation de l’herculéen flanker. La confusion est pratiquement totale puisque Wilko transforme en drop et si rapidement qu’il faudra également faire appel à la vidéo pour valider les 2 points supplémentaires ! (24 – 10, 80e).
Le bonus au bout du suspense
On se dit que le RCT vient mourir à un essai du bonus.
L’incroyable reste à venir : Pierrick Gunther qui fixe deux défenseurs adverses et transmet à Alexis Palisson. L’International tricolore file sur quarante mètres. Repris, il assure la transmission à Kris Chesney qui se rappelle qu’il débuta sa carrière comme ailier. L’Anglais retrouve Fabien Cibray qui ouvre sur Léo Senatore. L’Argentin (la bonne pioche post Coupe du Monde) sert Jonny Wilkinson. Wilko nous gratifie d’une double sautée et trouve Luke Rooney. L’échassier australien déplie ses compas et pointe dans l’en-but. On croit rêver : le 4e essai est marqué et la transformation ratée par Wilkinson sera un détail.
Toulon serait-il un exemple rugbystique du Dieu Janus au double visage ?
En tout cas, il faut bien l’avouer, on se sera ennuyé ferme durant 50 minutes avant de voir, enfin, du jeu. Oh certes, rien de transcendant, les fautes de mains et quelques mauvais choix – notamment de trop nombreux ballons joués sur le côté fermé – auront rendu les choses compliquées. Sans parler du laxisme de M. Jones qui ne sanctionna que trop rarement les nombreuses fautes adverses (les hors-jeux furent légions).
Pour un peu, on se serait contenté par instant des 4 points de la victoire, tant les Toulonnais eurent du mal à se défaire de la tenaille défensive des Lyonnais.
Au rayon des satisfactions, la mêlée, bien évidemment, rampe de lancement et seul point positif de la première période. Et le talent éclatant de Benji Lapeyre, intenable et justement désigné "Homme du match"; Alexis Palisson qui commence à trouver ses marques et la troisième ligne Gunther – El Abd – Senatore qui a fait un travail énorme.
Reste désormais à suivre l’exemple montferrandais à Padoue et empocher les 5 points samedi prochain pour s’assurer de recevoir en quart-de-finale.
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