1 avril 2012

[CAB/RCT] Le mauvais poisson d'avril briviste...

Photo : Corto Maltese
Au terme d’un match terne et sans relief, marqué par la chaleur et la pauvreté du jeu, Brive s’impose 14 à 9 face à un petit Toulon.

Lorsque Bernard Laporte répétait que son équipe remaniée venait à Brive pour gagner, nous étions tout disposés à croire en ses bonnes paroles. Surtout que depuis le début de l ‘année 2012, le RCT était imbattable (ou imbattu).

C’était sans compter sur la rage de survivre déployée par les Brivistes et largement annoncée par tous, que ce soit au niveau du Staff ou les Joueurs. Didier Casadéï, plus pragmatique que son compère Ugo Mola, avait même annoncé qu’il fallait que ses Joueurs "[leur] sautent dessus". Et l’ancien pilier Champion d’Europe d’annoncer la couleur : "à nous de jouer au plus serré avec nos qualités (combat, touche, conquête). On est plutôt costaud. Mes garçons vont tout donner".

Ces quelques paroles de l’entraineur des Avants Corréziens résument, presque à elles seules, le match. En tout cas, le match joué par les pensionnaires d’Amédée-Domenech.

Quant aux Toulonnais, ils livrèrent une copie brouillonne et indigeste, indigne d’un prétendant au Brennus.

La semaine dernière face au Racing, les deux essais encaissés en première période avaient interloqué mais les Rouge et Noir avaient su réagir pour livrer une copie de belle facture en seconde période. A Brive, il n’en fut rien.

Venus sans pression particulière, les Toulonnais sont repartis avec des ecchymoses, un pauvre point de bonus arraché grâce à M. Péchambert (ça ne manque pas de sel…) et se sont mis sous la pression des poursuivants Montpelliérains, Castrais et Parisiens.

Sur le match, le RCT n’a jamais réussi à prendre le jeu véritablement à son compte, ne réagissant que par à coup, à l’image d’un gros chat repus qui balancerait mollement la patte face aux souris venant lui piquer le fromage sous les moustaches.

Brive en voulait plus

Le premier quart d’heure fut particulièrement indigeste avec une succession de maladresses de part et d’autre, un véritable festival d’en-avant et de mauvais choix avec un jeu au pied défaillant. Exceptée une touche grappillée en début de partie, l’attelage Botha – Schofield fut largement surclassé par les sauteurs Corréziens.

Fébriles en mêlée, peu performants dans les rucks, les Toulonnais subissent. Les turn-overs se succédant, c’est finalement les locaux qui allaient en bénéficier, Antoni Claasen marquant sur l’aile gauche malgré le retour de Leo Senatore qui ne pouvait empêcher le blond Sud-Af de marquer en coin à la 19e…

Avec la pénalité enquillée par Mathieu Bélie à la demi-heure, Brive menait 8 à 0, face à un Toulon qui ne parvenait pas à trouver de solution.

L’appel du vestiaire allait réveiller toutefois les ardeurs des visiteurs qui se mettaient à enchainer et récupéraient une première pénalité à la 36e. Mais à droite des perches, Jonny Wilkinson voyait son ballon passer largement à côté. Il se rattrapera sur la sirène : Gabi Lovobalavu est plaqué sans ballon par Jamie Noon. M. Cardona accorde une pénalité que Wilko transforme. A la pause, le RCT revient mollement dans le match, 3 à 8.

Le banc Toulonnais n’y fit rien

On se dit que par talkie-walkie interposé du fait de sa suspension (au fait, terriblement drôle le poisson d’avril du site off’ sur la supposée réduction de sanction de Bernie…) et vue la profondeur du banc Varois, Toulon va revenir – comme le semaine passée – et l’emporter face à des Brivistes, certes gaillards (fallait bien la faire) et volontaires mais avec moins d’individualités.

Et quand on dit qu’au Rugby, le collectif prime, ce match en est une nouvelle illustration…

D’autant que la chaleur présente sur la cité corrézienne n’aidera pas à clarifier les débats et le niveau de jeu s’en trouvera amoindri.

Les mauvais choix continuent et Toulon manque de tranchant pour mettre à mal la défense adverse, bien en place, on le sait, depuis le début de la saison et qui en donne un nouvel exemple sur cette rencontre.

A la 52e, on pense que le RCT va faire sauter le verrou briviste avec une belle action initiée par Luke Rooney, relayé par Jonny Wilkinson. Le Capitaine Toulonnais sert Gabi Lovobalavu en position d’ailier droit mais le Fidjien met un crampon en touche à 5" de l’en-but !

En mêlée, la rentrée d’Eifion Lewis-Roberts à la place de Romain Frou (en manque total de temps de jeu) apporte du jus au pack qui récupère une pénalité. A 25" à gauche, Jonny marque et réduit le score à un 6 à 8 à la 58e qui laisse espérer à un heureux dénouement en faveur des Joueurs au Muguet.

Le coaching se poursuit mais Toulon se fait prendre comme des débutants sur une entrée en mêlée. Résultat : une pénalité pour Brive à 40" de nos perches. Bélie ne se fait pas prier pour redonner un peu d’air à ses couleurs. Brive mène 11 à 6 à la 65e.

A un quart d’heure du coup de sifflet final, le RCT accélère et enchaine. Mais Brive est meilleur dans les rucks et récupère nombre de ballons. Pire, procédant par contre, les Blanc récupèrent une nouvelle pénalité à la 72e alors que ce sont les Toulonnais qui étaient dans le camp briviste.

Nouvelle réalisation de Mathieu Bélie qui sort Toulon des clous du bonus défensif : 14 à 6 à la 72e…

Brive tient sa victoire et ne veut pas la lâcher. Pensez, il s’agit du premier "Gros" du Championnat qui chute cette saison à Amédée-Domenech… Il en fallait un, ce sera le RCT…

Du coup, les partenaires d’Arnaud Méla conservent le ballon en multipliant les petits tas et les séances de pick and go.

Mais alors que l’on pensait que Toulon allait repartir bredouille, l’impensable allait se produire : M. Péchambert, juge de touche ce samedi, signalait à M. Cardona une faute briviste (un Joueur tapait volontairement sur le ballon). Sous la bronca, l’arbitre accordait une pénalité aux Toulonnais qui ne l’espéraient plus.
Des 20" à gauche, Wilko passait la balle entre les perches et avec un 9 à 14 au tableau d’affichage, le RCT décrochait un pauvre point de bonus défensif.

Face à des Brivistes morts de faim, ultra agressifs sur le porteur du ballon, très bons en défense et pas mal du tout en conquête, Toulon s’est heurté à un mur et n’a jamais su trouver la faille. Trop fébriles et manquant de cohésion (vive le turn-over...), le RCT a pêché non seulement dans la finition mais également dans les intentions.

Le collectif Toulonnais a failli. Les Joueurs se sont-ils vus trop beaux, trop vite ? Toujours est-il que cette défaite est un coup d’arrêt : avec la défaite de Montferrand à Biarritz, le RCT aurait pu revenir encore plus au contact. Et derrière, la victoire bonifiée de Montpellier remet les Héraultais en embuscade. Sans oublier le Racing, Castres et le Stade Français.

Attention à ne pas craquer dans la dernière ligne droite… Que le mauvais poisson d'avril en avance des Toulonnais à Brive ne se transforme pas en arrête bloquée dans la gorge des Supporters...

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